Soumis par ETC Staff le
Dans le sillage des révélations, faites dans l’édition du journal London Times (1), selon lesquelles une équipe de scientifiques et d’ingénieurs financés par le milliardaire Bill Gates prévoirait effectuer bientôt un essai, sur une superficie de 10 000 kilomètres carrés, d’une technologie controversée de « blanchissement des nuages », plus d’une centaine de groupes de la société civile exhortent les chefs de gouvernement qui sont présents à la rencontre sur la diversité biologique, à Nairobi, à empêcher dès maintenant toute expérience en géoingénierie. La géoingénierie, qui se veut une solution rapide au problème des changements climatiques, englobe diverses manipulations technologiques à grande échelle et potentiellement dangereuses visant à modifier délibérément les systèmes de la planète.
Le projet « Silver Lining », réalisé à San Francisco et dirigé par l’entrepreneur Kelly Wanser, a reçu jusqu’ici la somme de 300 000 dollars de Bill Gates afin de mettre au point des technologies qui auront pour effet de blanchir les nuages dans les régions marines. Théoriquement, lorsque cette opération est effectuée sur une très vaste échelle, le blanchissement des nuages est censé entraîner un accroissement de l’albédo de la Terre en réfléchissant dans l’espace le rayonnement solaire, dans le but de réduire le réchauffement de la planète (sans changer la composition des gaz à effet de serre qui causent ce réchauffement). Les responsables du projet Silver Lining ont décidé de mettre à exécution leurs plans visant à altérer la couverture nuageuse sur une étendue de 10 000 kilomètres carrés (aussi grande que l’était, il y a quelques jours, la marée noire causée par BP) au dessus de l’océan, à un endroit gardé secret. Si l’on n’y met pas un frein, l’expérience de « blanchissement des nuages » de Gates pourrait devenir le plus important essai connu en géoingénierie réalisé à ce jour. Il risque d’entraîner des changements touchant les chutes de pluie et l’altération d’autres régimes climatiques. La côte du Pacifique de l’Amérique du Nord et du Sud (plus précisément la Californie, l’Équateur, le Pérou et le Chili) est un endroit souvent évoqué comme emplacement probable de cette expérience par les scientifiques participant aux recherches.
...
Fichier attaché | Taille |
---|---|
ETCNR_Nairobi_Fr.pdf | 120.73 Ko |