Terminator – La suite

Communiqué number: 
95

L’enjeu : Sous couvert de biosécurité, le projet triennal Transcontainer de l’Union européenne consacre des millions d’euros à des stratégies incapables de garantir le confinement absolu de transgènes des cultures GM, mais qui peuvent cependant agir comme Terminator et constituent donc un risque inacceptable pour les agriculteurs, la biodiversité et la souveraineté alimentaire. Conçue par l’industrie agrochimique et semencière et le gouvernement des É.-U., la technologie Terminator – la stérilisation génétique des semences – avait pour but de maximiser les profits de l’industrie en empêchant les agriculteurs de ressemer les graines récoltées. Des chercheurs développent maintenant de nouvelles techniques pour exciser les transgènes de plantes GM à un stade précis du développement de la plante, et des méthodes pour tuer la plante grâce à des gènes de létalité conditionnelle. Cette nouvelle génération de GURT refilera à l’agriculteur le fardeau du contrôle des traits. Les agriculteurs pourraient se voir forcés de payer chaque année le privilège de rétablir la fertilité des semences – une nouvelle forme de monopole permanent pour l’industrie des semences.


L’impact : Délibérément ou non, la nouvelle recherche sur le confinement moléculaire des transgènes aura pour effet d’affermir l’emprise des multinationales des semences sur le germoplasme exclusif et de limiter les droits des agriculteurs. L’industrie et certains États tentent déjà de renverser le moratoire actuel sur Terminator dans le cadre de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB). Dans les mois précédant la 9e rencontre des parties à la CDB (à Bonn, en Allemagne, du 19 au 30 mai 2008), l’industrie alléguera que le réchauffement planétaire exige l’introduction urgente de cultures et d’arbres transgéniques pour le biocombustible, prétextant que les technologies comme Terminator répondent au besoin de protéger l’environnement en stoppant le flux des transgènes. Comble d’ironie, on demande à la société de payer la note de la nouvelle techno-trouvaille qui servira à pallier la contamination génétique imputable aux failles des semences GM de l’industrie biotechnologique.

 

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